· Le chiffre d’affaires de la musique en 2019 augmente de 8 % par rapport à 2018 ;
· Le streaming musical payant augmente de 31 % et représente 60 % du chiffre d’affaires ;
· Les ventes de vinyle ont augmenté de 8% ;
L’industrie de la musique belge réalise une année 2019 solide. BEA Music note une forte croissance des ventes de musique en Belgique pour l’année 2019. Entre janvier et décembre 2019, l’industrie musicale a réalisé un chiffre d’affaires de 78,32 millions, soit une croissance de 8 % par rapport au chiffre d’affaires de 2018 (72,49 millions).
Le streaming musical continue de se développer
Avec un fort taux de croissance de 31 %, la tendance de croissance annuelle du streaming musical payant ne fait pas exception à la règle cette année. Cela fait également du streaming payant le facteur le plus important qui garantit un beau chiffre global en 2019. Les services payants de streaming musical comme Spotify, Deezer et Apple Music continuent de gagner en popularité.
Le format digital domine
Le streaming, avec un chiffre d’affaires de 46,7 millions d’euros, représente 60 % du chiffre d’affaires total de la musique. Si l’on inclut le download, les ventes numériques en 2019 représentent 52,68 millions d’euros, soit 68 % du total.
De nombreux facteurs contribuent à la croissance du streaming. Le large choix d’artistes, de chansons et de playlists, l’accessibilité et le soutien promotionnel des entreprises de musique et des services de streaming contribuent à cette tendance.
Let’s get physical
Qu’en est-il des ventes physiques ? En 2019, les ventes de musique physique avec un chiffre d’affaires de 25,38 millions d’euros représentent 32% du chiffre d’affaires total. Il s’agit d’une baisse de 14 % par rapport à 2018, où les ventes de musique physique s’élevaient encore à 29,54 millions d’euros.
Les ventes de CD ont atteint 17,27 millions d’euros, ce qui représente une baisse considérable de 22 % par rapport à l’année dernière. Les ventes de vinyle ont généré un peu plus de 5,9 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit une augmentation de 8 % par rapport à l’année dernière.
Patrick Guns, président de BEA Music et directeur général d’Universal Music Belgique :
“En 2019, notre secteur a de nouveau affiché une forte croissance des ventes. 8 % de plus par rapport à 2018, c’est fantastique.
Nous sommes très satisfaits de ce développement positif. Surtout l’augmentation de 31% du chiffre d’affaires montre que le Belge peut s’orienter de plus en plus facilement vers des services de streaming comme Spotify, AppleMusic, Deezer et autres.
Si nous examinons d’autres marchés musicaux similaires, nous en sommes convaincus que cette tendance à la croissance va se poursuivre. Il est clair qu’il y a encore plus de potentiel et un avenir prometteur.
L’année 2019 a donc été une bonne année pour le secteur de la musique. À la fois le streaming, le download et la vente de supports physiques offrent de nombreuses possibilités au consommateur de découvrir la musique, et de profiter de l’offre large et attractive d’artistes locaux et internationaux. “
Angèle remporte le prix Ultratop Streaming 2019
Ce prix récompense l’artiste belge dont le répertoire est le plus diffusé en Belgique. La musique d’Angèle a été la plus diffusée en 2019.
Sam Jaspers, directeur de l’Ultratop : “Angèle a été constamment présente dans les hit-parades de l’Ultratop en 2019. En Flandre, elle a obtenu 4 hits dans le top 20 et son album “Brol” est resté dans le top 20 pendant presque toute une année. En Wallonie, elle a obtenu 5 grands succès, dont 2 numéros 1, et a mis son album sur le premier rang pendant 18 semaines. Une grande partie de son succès a été obtenu grâce au streaming musical. Il en va de même pour son frère Roméo Elvis, qui termine à la 2ième place, et les anciens vainqueurs Damso, Dimitri Vegas & Like Mike et Lost Frequencies qui complètent le top 5″.
À propos de BEA Music
BEA Music représente les distributeurs et les producteurs de musique en Belgique et fait partie de BEA, l’association de l’industrie du divertissement en Belgique. BEA regroupe les associations professionnelles de sociétés actives dans la production et la distribution de films, de jeux vidéo et de musique. www.belgianentertainment.be
Né en 2007 dans le scepticisme général, le streaming a ressuscité un marché musical donné pour mort au début des années 2000. Ce nouveau mode de consommation légal a totalement changé la donne pour les chanteurs-compositeurs, de leur rémunération à la manière de créer. Enquête au long cours sur un sujet sensible qui véhicule beaucoup de clichés.
Publié le 7 févr. 2020 à 7h23Mis à jour le 7 févr. 2020 à 7h24
Séquence vue à la Philharmonie de Paris, le 11 novembre dernier. À peine sorti de scène, un Etienne Daho tout émoustillé par la version euphorisante de Get Off My Case qu’il vient d’interpréter avec les Comateens discute avec un responsable de son label. Est évoquée la possibilité de ressortir ce titre survolté en un « feat » – la dénomination moderne du duo – qui pourrait gagner une nouvelle vie en streaming et séduire une audience qui n’était pas née en 1983, à la sortie du tube dance du groupe new-yorkais. Le chanteur doute : « Ca ne marche que pour le rap, non ? »Les rappeurs, grands vainqueurs de la révolution du streaming ? S’en tenir là serait réducteur. Car ce nouveau mode de consommation légal, né il y a douze ans malgré le scepticisme du milieu, a réalisé l’exploit de ressusciter tout un marché donné pour mort dans les années 2000 .
« C’est la réinvention la plus cruciale de la musique depuis le gramophone et la radio », s’exclame le journaliste Sophian Fanen, qui a retracé l’épopée de ce secteur ô combien chahuté dans Boulevard du stream : du MP3 à Deezer, la musique libérée (éd. Castor Astral). Le nouveau modèle économique, basé sur les abonnements payants et non un système gratuit financé par la publicité, a démontré sa pérennité : voilà quatre ans que le marché mondial de la musique enregistrée progresse grâce au streaming – seulement trois en France -, certes sans retrouver les sommets du début des années 2000.
Les rappeurs trustent les écoutes
Pour autant, tous les artistes et genres n’en profitent pas de la même façon . En France encore plus qu’ailleurs, le streaming a accompagné l’explosion de l’urbain local, cette musique des quartiers et des banlieues si longtemps négligée par les radios et les médias. En 2019, Ninho, PNL, Nekfeu, Jul, Niska ont encore monopolisé les « top écoutes » sur Spotify et Deezer, quand un trio de rappeurs made in France (Gradur, SCH, Gambi) trustait le podium chez Apple Music.
Chez les filles, si la grande gagnante, Angèle, relève plus de la chanson francophone au sens large, sa dauphine, Aya Nakamura, a un profil totalement « urbain » et une base de fans jeunes qui se passent ses singles frénétiquement. Son tube de l’été, Djadja, a été écouté 84,5 millions de fois, bien au-delà du seul Hexagone. Pas nécessaire de savoir ce que signifient « catchana » ou « tchouffer » pour se déhancher sur ce morceau entraînant. Même les danseurs de Madonna le pratiquent à l’entracte de leur spectacle à Las Vegas. À l’inverse d’un Coldplay, encore très dépendant du CD, l’explosive ressortissante d’Aulnay-sous-Bois doit sa jeune carrière au streaming, qui représente 70% des ventes de son album.
Pour Ninho, dont l’album « Destin » a été le disque le plus écouté l’an dernier dans l’Hexagone, le ratio monte même à 88% ! La polarisation est bien plus marquée dans les « charts » en France qu’aux Etats-Unis. Selon le site Alpha Data Music, outre-Atlantique le streaming s’étend aussi à la pop, au rock et à l’inaltérable country. La palme de la chanson du xxe siècle la plus streamée au monde ne revient pas à un tube de rap mais à Bohemian Rhapsody, qui a connu une deuxième jeunesse grâce au biopic sur Queen, quarante-trois ans après sa naissance…
Une prime aux artistes prolifiques
Bien qu’elles en agacent beaucoup, ces affinités électives entre le streaming et l’urbain n’ont rien d’étonnant. Alors que Francis Cabrel ou Jean-Jacques Goldman n’ont rejoint que tardivement – et à contrecoeur – la longue liste des convertis (Taylor Swift , Prince, AC/DC, les ayants droit des Beatles, etc.), « ce sont les rappeurs qui ont, les premiers, embrassé de manière proactive le changement de mode de consommation, souligne Romain Vivien, le dynamique directeur général du label indépendant en pointe Believe, qui présidera vendredi prochain les Victoires de la Musique. Ils l’ont fait de la plus intelligente des manières, en produisant et prenant la parole à un rythme soutenu pour activer, développer et impliquer en permanence leur communauté. » Idéal pour remonter dans les algorithmes, très favorables aux artistes prolifiques qui interagissent souvent avec leur importante base de fans…
Dans ce contexte, Jul, avec ses seize albums en cinq ans (rééditions incluses), l’emporte forcément sur un Alain Souchon ou un Francis Cabrel, aux sorties très espacées. Avec des productions bourrées de singles potentiels, les rappeurs maximisent leurs chances de doper les écoutes et de décrocher les précieuses certifications (disques d’or, de platine, etc.). Ils tirent au mieux parti d’un système qui favorise les entrées fulgurantes dans le Top 200 avec des « tracks » nombreux, courts et accrocheurs, en radio comme en streaming – une écoute de moins de trente secondes n’y est pas monétisée.
Des singles de deux minutes
L’époque n’est plus aux intros à rallonge. Un titre de Lil Pump dure à peine deux minutes et son mantra est martelé dès les premières secondes – loin des atmosphériques prolégomènes du fameux Where the Streets Have No Name de U2. « Dès qu’il a une mélodie et deux accords, Jul balance le son. Il ne s’encombre pas de modulations ou d’arrangements, se fiche de savoir si la caisse claire lui plaît ! », constate l’auteur-compositeur-interprète Da Silva, qui vient de sortir son septième album solo, « Au revoir chagrin », tout en travaillant pour Soprano ou Jenifer.
Les révélations du rap lui semblent souvent, toutefois, des étoiles filantes aux tubes éphémères, avec lesquelles le public entretient « un flirt plutôt qu’une histoire d’amour ». « Aucun artiste de rap depuis Diam’s n’a vendu l’équivalent d’un million d’albums », rappelle également Olivier Nusse, président du SNEP (le Syndicat national de l’édition musicale), par ailleurs patron d’Universal Music France.
Ce qui n’empêche pas les rois du streaming, quel que soit leur genre, de remplir l’AccorHotels Arena ou le Zénith. Deuxième artiste le plus écouté de la décennie sur Spotify, derrière Drake, Ed Sheeran reconnaît qu’il ne jouerait pas à guichets fermés en Amérique du Sud et en Asie du Sud-Est sans la plateforme suédoise. Le chanteur anglais peut se targuer d’avoir entonné le titre le plus streamé des années 2010, Shape of You (2,3 milliards d’écoutes), qui à lui seul lui aurait rapporté plus de 10 millions de dollars, juste sur Spotify.
Idem pour Petit Biscuit. Cet ado rouennais a, après le bac, vécu un conte de fées avec Sunset Lover . Ce titre qu’il avait initialement posté sur YouTube a été « travaillé pendant deux années non-stop » par son distributeur, Believe, de manière à le mettre en avant sur les plateformes audio. Intégrée dans les bonnes playlists, françaises puis américaines, la jeune star de l’électro s’est créé une vraie communauté de fans et a converti son carton d’audience en une tournée américaine avant même d’enregistrer un album. L’aventure s’est achevée, en 2018, au festival de Coachella aux côtés de Beyoncé !
« Il y a des sous dans la musique »
Pour autant, un gros coup sur les plateformes n’est pas une condition pour y faire son trou durablement. « Ofenbach a réalisé sur la durée des scores supérieurs à beaucoup de rappeurs. ‘Be Mine’ a été écouté 200 millions de fois sur Spotify alors que le titre n’est jamais entré dans le Top 10 streaming », raconte l’enthousiaste manager du groupe, Tommy Gin, qui ne peut que se réjouir de la manne que constitue le streaming pour « sa génération qui a grandi avec l’idée qu’il n’y avait plus de sous dans la musique ». Si les Parisiens d’Ofenbach sont nés avec ce système qui sert leurs intérêts, leurs aînés sont nettement plus déstabilisés. « Dans le modèle du CD, on était dans la vente à l’acte, alors qu’aujourd’hui, on paye un service », analyse Vincent Frèrebeau, patron du label indépendant Tôt ou Tard.
Lui qui produit Vincent Delerm, encore majoritairement vendu en physique, comme Vianney, dont la popularité s’exprime aussi dans les streams, fait beaucoup d’efforts pour rassurer ses artistes : « Aussi longtemps qu’un consommateur écoutera leur chanson, il la rémunérera. À long terme, la rentabilité est protégée. » Pour Stéphane Le Tavernier, l’ex-patron historique de Sony Music France qui a quitté ses fonctions le mois dernier, le cas est entendu : « Les artistes qui ont des standards ne peuvent qu’être gagnants. Le streaming est fait pour un Jean-Jacques Goldman qui, même s’il ne sort pas de nouveautés, a derrière lui une carrière longue parsemée de ces chansons qu’on écoutera toute une vie. »
Drake, qui a fait ses débuts en 2006, fait désormais partie de cette catégorie. L’an dernier, le Canadien a été le deuxième artiste le plus streamé aux Etats-Unis (6,35 milliards de fois), et si on n’a pas d’information sur ses revenus de 2019, certains estiment qu’en 2018 il a touché au total 17 millions de dollars des différentes plateformes. La même année, Beyoncé aurait perçu autour de 4 millions de dollars.
Des revenus étalés dans le temps
Un changement de logiciel radical pour la génération habituée à ne scruter que ses ventes physiques. Comme l’écrit Sophian Fanen : « Quand un CD ou un téléchargement générait une très large partie de ses revenus les deux premières semaines, le streaming impose un temps beaucoup plus distendu […]. Il faut des années pour construire un tapis de revenus qui commence à peine à prendre forme chez beaucoup d’artistes. »
Intarissable sur ce sujet sensible, Thierry Chassagne, le patron de Warner Music France, le résume à sa façon : « Autrefois, un artiste sortait un album puis partait en tournée, ce qui l’occupait pendant dix-huit mois. Jusqu’à son nouveau disque, un an et demi plus tard, il ne percevait souvent aucunes royalties ! » Aujourd’hui, au contraire, le streaming assure à ceux qui savent gérer leur audience une ressource faible (voir encadré p. 15) mais régulière, qu’il faut calculer sur plusieurs années alors que, à l’ère du CD, 80% des revenus étaient réalisés sur les deux premières années.
New Soul de Yael Naim – sorti en 2007 à l’heure où le pionnier, Deezer, finalisait ses premiers accords légaux – peut ainsi se prévaloir de 110 millions de streams, dopé par son utilisation par Apple dans la publicité du MacBook Air. Certains artistes ont très bien compris les avantages du nouveau système. Julien Doré est passé maître dans l’art d’animer sa communauté, notamment via ses tweets inimitables. De quoi lui éviter le trou d’air dont souffrent de nombreux représentants de sa génération. Il vend autant en streaming qu’en physique, sauf à la sortie de ses albums, où les CD l’emportent.
Le pouvoir des « synchros »
La rencontre entre un artiste et le public prend souvent des chemins détournés. Rien de plus facile que d’identifier sur Shazam un titre entendu dans une publicité, une série ou un magasin et de l’intégrer à sa bibliothèque. Combien d’artistes ont ainsi été découverts par de vastes audiences via leur « synchro » pour de grandes marques, du Makeba de Jaïn choisi par Levi’s au Come Out and Play de Billie Eilish, retenu par Apple ?
Depuis, la jeune prodige californienne de 18 ans est devenue un phénomène, raflant cinq Grammy Awards fin janvier. D’après le magazine Billboard, elle a engrangé plus de 8 millions de dollars grâce à ses streams sur les quatre premiers mois de 2019 – loin encore d’Ariana Grande, en tête des écoutes au début de l’an dernier, ce qui lui aurait valu d’empocher plus de 12 millions de dollars sur la même période.
Quelle ne fut pas la surprise de Da Silva lorsque, chargé de réaliser l’album des derniers candidats en lice de Nouvelle Star, il les a invités à dévoiler leurs playlists personnelles : « Du Jay-Z et du Rihanna, mais aussi des morceaux des années 1960. »« Les jeunes actuels sont beaucoup plus ouverts que ceux de ma génération, se réjouit le chanteur de L’Indécision. Nous avions sans doute une connaissance plus approfondie des discographies mais ni autant de curiosité ni de moyens pour découvrir d’autres styles. La génération née avec Internet visite le passé beaucoup plus en profondeur. »
Des millions de titres sur un smartphone
L’épaisseur des catalogues des plateformes, qui ont payé au prix fort les joyaux des majors, le permet. Avec une offre allant de 35 millions de morceaux chez Spotify à 60 millions chez Apple Music, « on a accès quand et où on veut à l’inventaire quasi-complet d’un artiste pour 9,99 euros par mois, rappelle Thomas Duglet, en charge d’Amazon Music pour la France, l’Italie et l’Espagne. La mauvaise qualité du son, jadis ultra-compressé pour compenser la faible capacité de stockage des appareils, sera bientôt un mauvais souvenir. »
Sa plateforme, qui talonne désormais Apple Music avec 55 millions d’abonnés, propose même sur quatre marchés une offre HD garantissant une qualité digne d’un CD sans compression ni perte – Neil Young, longtemps réfractaire au streaming, s’est dit conquis !
Se placer dans les playlists influentes
Si produire de la musique enregistrée n’a jamais été aussi facile, c’est la faire exister qui se révèle problématique. Comment émerger face à des dizaines de milliers d’artistes sur des sites où chacun est en concurrence directe avec toute l’histoire de la musique ? Les responsables de l’éditorial des plateformes jouent un rôle tel que les labels redoublent d’efforts pour leur « pitcher » leurs artistes.
« Hier, on négociait avec la Fnac ou Leclerc pour obtenir un prix vert, de la publicité sur le lieu de vente ou une vignette album dans un catalogue, se souvient Romain Vivien, qui a notamment travaillé chez EMI avant de rejoindre Believe. Aujourd’hui, même si ce travail avec le monde physique se poursuit, on tente aussi de persuader les plateformes d’intégrer nos artistes dans les playlists influentes, d’afficher leurs visuels, de s’associer au marketing et à la promotion des projets. »
Bien placer un « track » est devenu le nerf de la guerre. Tommy Gin s’en est convaincu avec Ofenbach et son autre poulain électro Feder : « L’idéal est de voir un titre exposé sur une playlist d’entrée comme la New Music Friday de Spotify puis sur une liste intermédiaire comme les Future Hits avant de terminer sur les très exposées Hits du Moment en France ou Swag ! en Allemagne. » Et on peut toujours rêver de se retrouver sur le Today’s Top Hits ou le Rap Caviar de Spotify, qui ont le pouvoir de lancer une carrière !
Des contrats top secret
Maintenant que le streaming a prouvé la viabilité de son modèle économique, des voix s’élèvent pour améliorer son fonctionnement. Le principe de répartition initié par Deezer en 2007 dans ses négociations avec la Sacem et les labels s’est, depuis, généralisé aux autres acteurs. « Nous reversons 70% de notre chiffre d’affaires hors taxes aux ayants droit : là-dessus, 80% vont aux auteurs, compositeurs et producteurs et 20% aux éditeurs », précise le patron France, Alexis de Gemini.
Si la manière dont les éditeurs répartissent ensuite l’argent, régie par la Sacem, est transparente (un tiers à l’éditeur, un tiers au compositeur, un tiers à l’auteur), la part obtenue par les producteurs redescend de façon variable vers les artistes. Tout dépend du pouvoir de négociation de ces derniers avec leur label et du type d’accord signé, contrat d’artiste traditionnel ou de distribution. Un territoire top secret : « Contrairement à ce qui se passe dans le foot, les accords dans la musique sont confidentiels », rappelle Thierry Chassagne.
Le mode de répartition en place provoque un virulent débat. Depuis douze ans, c’est le système du « market share centric », adopté à l’origine pour des raisons pratiques, qui prévaut sur la quasi-totalité des plateformes. Un artiste est rémunéré à hauteur de sa part de marché globale. « Qu’un artiste soit joué en boucle par les 13-25 ans qui ont le plus de temps à consacrer au streaming et il rafle les revenus globaux grâce à son volume d’écoutes », dénonce Alexis de Gemini.
Le « user centric », la croisade de Deezer
À l’heure actuelle, le système profite surtout au rap . Tant pis pour la diversité. Deezer, qui milite depuis deux ans pour une réforme, a mis en ligne un calculateur permettant à chaque abonné de comprendre à qui va son argent. Malaise garanti lorsque l’on s’aperçoit que 98% d’un prélèvement mensuel part chez des artistes qu’on n’a jamais écoutés ! Le simulateur permet aussi de visualiser ce qui changerait avec le modèle « user centric » – basé sur les écoutes individuelles – préconisé par la société française. Si le système pouvait techniquement être mis en place – ce dont doutent certains acteurs – l’argent de bien des quinquas serait sans doute redirigé du rap vers la pop ou le rock…
La croisade de Deezer, nouvelle licorne bien placée dans l’Hexagone mais distancée à l’étranger, est loin d’être gagnée. Les labels indépendants français y sont globalement favorables mais les majors demeurent plus divisées, tiraillées entre deux logiques antagoniques. « Elles ont beaucoup investi dans le rap mais ont aussi des labels de niche (jazz, classique) qui ont du mal à se rémunérer dans le système actuel », décrypte Sophian Fanen.
Thierry Chassagne résume bien l’état d’esprit des grandes maisons : « Le streaming est encore très jeune. Avant de changer de système, il faudrait avoir une vraie étude sur les chiffres afin d’apprécier le bien-fondé de la réforme. » C’est au niveau mondial que les jeux se feront. « La France a un rôle à jouer, estime Vincent Frèrebeau. On est un pays de râleurs mais ce n’est pas forcément mauvais. Notre contestation peut attirer l’oreille des autres territoires ! »
Chiffres clés
En France, en 2018 :
5,5 millions d’abonnés payants au streaming audio (+1 million en un an).
Le streaming représente 51% des ventes de musique enregistrée en France.
Les abonnements payants au streaming audio ont généré 243 millions d’euros de chiffre d’affaires, contre 200 millions pour les CD.
2018 a été la troisième année consécutive de hausse du marché de la musique enregistrée, avec +1,8%. Le chiffre d’affaires global est de 590 millions d’euros (à comparer au record de 2002 : 1,432 milliard).
Source : SNEP.
Aux Etats-Unis :
Le streaming représente 82% des ventes de musique enregistrée (au premier trimestre 2019).
Les revenus du streaming ont atteint 5,4 milliards de dollars en 2019 (+14% sur un an).
Sources : Nielsen Music, RIAA.
Les plateformes les plus rémunératrices
Rémunération moyenne, pour 1 000 écoutes, en dollars
1. Napster : 19
2. Tidal : 12,5
3. Apple Music : 7,35
4. Deezer : 6,40
5. Spotify : 4,37
6. Amazon : 4,02.
Selon les chiffres calculés début 2019 par Digital Music News – qui fait autorité malgré des critiques sur sa méthode -, les « petits » sites payent généralement mieux que les gros. Beaucoup de facteurs expliquent ces différences : l’évolution du volume de streams des clients de chaque service, le prix de l’abonnement. Un Spotify qui multiplie les offres commerciales pour recruter le maximum d’abonnés (packs famille, tarifs étudiants, abonnements gratuits à l’essai) fait mécaniquement baisser son taux de rémunération.
Les data au service des artistes
Le streaming permet aux plateformes de récolter un grand nombre de données : performance de chaque titre, bien sûr, mais aussi sexe, âge, localisation des auditeurs. Ces informations complémentaires à celles récupérées sur les réseaux sociaux sont transmises aux artistes, soit par l’intermédiaire de leur label soit directement via des services créés à leur intention : Spotify For Artists, Apple Music for Artists, Deezer Backstage. Metallica s’en sert par exemple pour définir une setlist qui réponde aux attentes des fans en concert. D’autres s’inspirent de la géographie de leur public pour planifier leur tournée ou imaginer des opérations spéciales pour leurs « superfans ». Observer la performance des différents titres d’un album déjà sorti peut aussi aider à choisir le bon single. C’est en remarquant le succès de 40% d’Aya Nakamura, notamment sur Apple Music, que Warner a décidé de le pousser en second single après Soldat plutôt que Claqué, auquel était pourtant attachée la chanteuse.
Spotify s’est fait détourner par KFC : grâce à l’agence pub Memac Ogivly et un partenariat avec trois artistes de la plateforme, la chaîne de fast-food est parvenue à montrer de la publicité aux abonnés Premium.
KFC Middle East s’est associé à l’agence pub Memac Ogivly pour mettre au point cette campagne marketing / Crédits : KFC/Memac Ogivly/Design Taxi
KFC Middle East, division du groupe qui gère les restaurants des pays du moyen-orient, a confié sa dernière campagne pub à l’agence Memac Ogivly. Le but de KFC était de faire la promo de la nouvelle édition limitée du Kentucky Burger, et visiblement la piste initiale de travail des publicitaire était d’épiloguer sur le fait que cet hamburger est « tout sauf ordinaire ». Du coup, l’agence est partie sur une campagne publicitaire faite pour faire parler autant d’elle que du produit.
Une campagne que Memac Ogivly et KFC qualifient eux-mêmes de « tout sauf ordinaire » dans la vidéo en fin d’article. Et il y a effectivement de quoi : l’agence n’a pas hésité à détourner la plateforme pour montrer de la pub pour les hamburgers de la marque… aux abonnés Premium. Spotify supprime pourtant les publicités lorsque l’on paie un abonnement. Mais les communicants de Memac Ogivly ont été, il faut le reconnaître, plutôt malins.
Plutôt que d’essayer d’intercéder après des dirigeants de la plateforme, en espérant un miracle cosmique ayant toute chance d’être déçu, ils sont allé démarcher trois artistes grand publics à même d’atteindre les utilisateurs dans les pays du moyen-orient : Flipperachi, Moh Flow et Shébani. Puis ils ont pris le contrôle de leur compte. Pour mieux ajouter des burgers sur toutes les illustrations – photo de profil et albums inclus. Et le slogan « anything but ordinary » (tout sauf ordinaire en français).
Depuis, les hamburgers ont disparu de la plupart des trois profils – seul perdure un hamburger sur la photo de profil de Shébani. Chacun pensera ce qu’il veut de cette campagne, mais il est difficile d’ignorer qu’elle constitue un dangereux précédent pour ceux qui paient justement pour avoir une expérience 100% dépourvue de publicités.
L’Europe n’a rien à envier à la Silicon Valley américaine : si les jeunes pousses européennes ne rivalisent pas encore avec les géants américains, le vieux continent n’en est pas moins dépourvu de start-ups prometteuses.
La carte des start-ups illustre le succès des Européens dans divers domaines – transport, cybersécurité, information… Chaque pays peut se targuer d’avoir un fleuron national.
BlaBlaCar, plateforme de covoiturage, est ainsi la start-up représentative de la France. Deliveroo, service de livraison à domicile, incarne le Royaume-Uni, et Avast, spécialisé dans la cybersécurité, la République Tchèque. Sans surprise, la Suède est associée à Spotify, poids lourd du streaming musical.
Ce graphique indique la start-up financée avec le capital risque le plus important dans chaque pays.
Le 18 août prochain, la plateforme suédoise Spotify mettra en ligne quatre chapitres-épisodes d’une mini-série consacrée au groupe de métal californien Metallica. Ainsi, ce documentaire intitulé Landmark – Metallica: The Early Years s’attardera sur les débuts du groupe, de sa formation en1981 jusqu’à son second album sorti en 1984 (après Kill ‘Em All en 1983), Ride the Lightning.
De la formation du groupe jusqu’à ses premiers concerts
Comme le rapporte Rolling Stone, chacune des quatre parties de la série comportera, en plus d’archives exclusives, des interviews de musiciens et des membres de Metallica James Hetfield (le chanteur et guitariste du groupe), Kirk Hammett (le guitariste) et Lars Ulrich (batteur et second fondateur du groupe). Voici le trailer :
Jeudi 18 août donc, sortiront en même temps les quatre chapitres de cette série-documentaire, respectivement intitulés “Metal Militia”, “Metal Up Your Ass”, “Sophistication and Brutality” et “Armageddon’s Here”. Il semblerait en tout cas que les titres de ces chapitres parlent déjà d’eux-mêmes.
Les débuts de Metallica racontés en quatre épisodes
Le premier épisode se concentrera, logiquement, sur la formation du groupe par Hetfield et Ulrich. Toujours selon Rolling Stone, le chapitre 2 abordera l’arrivée de Kirk Hammett en tant que guitariste au sein du groupe, et donc les début de la bande en tant que “Metallica”.
L’évocateur “Sophistication and Brutality”, soit le troisième épisode, parlera du passage du bassiste Cliff Burton. Enfin, le quatrième et dernier chapitre parlera de l’essor du groupe et de ses premiers concerts. Ça promet d’être épique.
Google, Tinder, Amazon, Snapchat… Derrière les noms de ces sites ou applications que nous utilisons au quotidien se cache des histoires, des jeux de mots hasardeux, ou de jolis brins de poésie.
“Facebook”, tout le monde sait ce que ça veut dire. C’est comme la phrase “Where is my umbrella?”, ça s’apprend au collège et ça ne s’oublie pas. Mais sur l’immense toile du Web, nous fréquentons bien d’autres sites et applications aux noms tous plus obscurs les uns que les autres : Twitter, Reddit, Tinder, Instagram, Google ou Yahoo (chacun sa religion), Amazon, sans oublier Periscope, Skype, WhatsApp, Snapchat…
On s’est dit que vous seriez content d’en apprendre un peu plus. Et d’être en mesure de briller à votre prochain apéro dînatoire en lançant d’un ton assuré “Hey, tu sais d’où ça vient, le terme Google ?” qui captera l’attention et fera de vous la star de la soirée.
Voilà une histoire qui aurait pu très, très mal finir. Amazon, vous vous en doutez peut-être déjà, tient son nom du fleuve Amazone. Ce n’est pas le plus long fleuve du monde, mais c’est celui avec le drainage le plus intense. C’est l’ambition du site : avoir beaucoup de commandes, de trafic sur le site, bref, de ventes.
Initialement, Jeff Bezos veut nommer son site Cadabra.com (comme dans “Abracadabra”). Problème : son avocat est un peu dur de la feuille, et entend “cadaver” (cadavre en anglais). Pas super, pour un site de e-commerce (ou pour n’importe quelle entreprise). Jeff Bezos se voit contraint de trouver un autre nom. Il attrape alors un dictionnaire, et décide de lire toutes les définitions jusqu’à trouver celle qui fait écho à son ambition professionnelle. Heureusement qu’il a commencé par la lettre ‘A’.
Larry Page et Sergey Brin l’ont senti dès le début, en 1998 : ils venaient d’avoir une idée de génie, il fallait que le nom soit à la hauteur. Spoiler alert : il l’est.
Google est une version mal orthographiée du mot “googol” (“gogol” en français). Inventé par le mathématicien Edward Kasner, ce terme désigne le nombre 1 suivi de 100 zéros. Une manière pour les créateurs de signifier leur ambition : offrir un moteur de recherche à grande échelle, capable de couvrir le contenu immense du World Wide Web. Mission accomplie.
Google ne fait jamais les choses à moitié. Alors quand on demande “Mais pourquoi Chrome ?” à Glen Murphy, le responsable du design du navigateur de Google, l’homme a pas moins de trois réponses à donner.
Chrome était le nom que les membres du projet lui ont donné avant sa sortie. Quand il a fallu choisir le nom définitif, plus personne n’arrivait à envisager le navigateur sous un autre nom que celui-là, “Chrome”. De plus, le terme “chrome” est lié, pour beaucoup de gens, à l’idée des voitures customisées, débridées, bref : des engins rapides, comme le navigateur de Google. Enfin, dans la sphère du design informatique, “chrome” désigne tout ce qui n’est pas la page Web sur un navigateur : l’interface, la barre d’adresse, les onglets… Tout ce que l’équipe a tenté de réduire et optimiser, pour mettre l’accent sur le contenu. Leur mojo : “du contenu, pas du chrome”. Pris ironiquement, Chrome était alors le nom parfait.
Beaucoup des noms de sites ou d’applications sont issus de l’association de deux ou plusieurs mots. C’est le cas d’Instagram. Comme ils l’expliquent sur leur site, les fondateurs Kevin Systrom et Michel Mike Krieger ont fusionné deux mots : “instant”, en rappel aux appareils photo Polaroïd qu’ils utilisaient étant jeunes, et le suffixe grec “gram” qui indique un contenu écrit ou enregistré. On le retrouve notamment dans des mots comme télégramme, phonogramme…
Mélangez le tout, et vous avez Instagram, un réseau social de partage de photos, en format carré comme nos vieux Polaroïd. Enfin un peu de poésie et de nostalgie dans ce monde de brutes.
Vous connaissez forcément Reddit. Sinon, c’est que vous procrastinez sur un autre site, mais aucun n’est à la hauteur de cet immense forum communautaire. On y trouve le meilleur et le pire des Internets, agrémenté de jeux de mots, de memes, et de trolls s’insultant à tout va. Au milieu de tout ça, on trouve cependant des choses intéressantes, qu’on est content d’apprendre, et de répéter à son entourage.
Eh bien le nom vient de là : pour ceux qui maîtrisent un minimum la langue de Shakespeare, il suffit de prononcer ce nom à voix haute : Reddit –> Read it –> “Je l’ai lu”. Parce que si vous avez quelque chose d’intéressant à raconter, c’est que vous l’avez “read it” sur Reddit.
Application révolutionnaire, Shazam permet de retrouver en quelques secondes le nom et l’interprète d’une chanson que l’on entend, que l’on soit au supermarché, en soirée, près de son poste de radio…
Le mot “shazam”, lui, est dans le dictionnaire anglais depuis belle lurette. C’est une exclamation que l’on prononce quand quelque chose de magique ou d’exceptionnel se produit. L’équivalent de notre “Tadaaaaaa” français. Chris Barton, l’un des créateurs de l’appli, a expliqué en 2013 que la référence lui paraissait appropriée, car “c’était le mot parfait pour un outil qui permet d’identifier la musique comme par magie.”
Autre association de mots anglais, Snapchat aurait initialement dû s’appeler Picaboo, le nom du petit fantôme que l’on voit sur le logo. À son lancement, l’appli ne marche pas bien. En plus, Evan Spiegal et Reggie Brown reçoivent un jour une lettre de l’entreprise d’albums photo Picaboo, qui leur demande poliment de bien vouloir changer de nom.
Ils décident alors de l’appeler Snapchat, un mélange entre “snapshot” (photo instantanée) et “chat” (discussion), qui résume assez bien le concept. Picaboo a bien fait de changer de nom, car l’application est aujourd’hui évaluée sur le marché à près de 20 milliards de dollars. Rien que ça.
Spotify
Ce mot ne veut absolument rien dire. Mais l’histoire de ce nom est emblématique du processus de création d’une start-up.
On est en 2006. Daniel Ek et Martin Lorentzon viennent de créer une entreprise, un site de streaming musical. Mais le projet n’a pas de nom. Installés dans des pièces différentes, chacun crie à l’autre des idées de noms pour leur site. “Martin m’a soudain crié quelque chose, j’ai mal entendu et compris “Spotify”. J’ai vérifié sur Google, ce terme n’était pris par personne, alors nous avons foncé”, explique Daniel Ek sur Quora.
Pour se rattraper, les deux créateurs ont ensuite trouvé que “Spotify” était la contraction de “spot” (message) et “identify” (identifier). Pas mal, mais trop tard !
Vous pensiez que la flamme de votre application de rencontres préférée représentait l’Amour avec un grand ‘A’, du genre qui vous consume quand vous rencontrez ENFIN l’âme sœur ? Raté.
En anglais, le terme “tinder” désigne les combustibles qui brûlent rapidement : allumette, petit bois, amadou… Certes, ces matériaux peuvent servir à allumer un beau et durable feu de joie, mais le “tinder” en lui-même est vite réduit en un petit tas de cendres à peine tiède. Une métaphore on ne peut plus honnête pour cette appli qui, depuis 2012, permet à ses utilisateurs d’enchaîner les conquêtes.
Spotify s’en sort toujours vainqueur malgré une forte concurrence sur le domaine du streaming musical. Le suédois enregistre près de 30 millions d’abonnés payants à sa plateforme, avec 75 millions d’utilisateurs actifs. Apple Music est encore loin avec ses 15 millions d’abonnés payants.
Selon les dernières nouvelles, Spotify compte deux fois plus d’abonnés payants que son principal challenger, Apple Music. Apparemment, les nombreuses critiques des artistes sur ses méthodes de rémunération ou encore ses récents ennuis judiciaires n’ont pas poussé les mélomanes à se détourner du service. La preuve ? Entre l’été dernier et la fin 2015, Spotify est passé de 20 millions à 28 millions d’abonnés. Et d’après notre partenaire Statista, la plateforme suédoise en est à 30 millions d’abonnés payants en mars dernier (pour 75 millions d’utilisateurs actifs). Ce qui le place ainsi comme l’acteur du streaming musical le plus performant.
La progression d’Apple Music est spectaculaire
Certes, même si le groupe suédois surpasse encore son rival américain de très loin, il ne doute pas de la performance de celui-ci. En effet, Apple n’a lancé son propre service de streaming musical qu’au cours de l’été 2016 et pourtant, il comptait déjà 11 millions d’abonnés payants en février 2016, 13 millions en avrilet……15 millions ce mois-ci ! Ce qui représente en moyenne un gain d’un million d’abonnés payants par mois depuis le début d’année, ce, grâce notamment à son écosystème iOS.
Selon les informations en circulation, la tendance n’est pas prête de s’inverser avec le lancement à l’automne de la nouvelle app Apple Music. On s’attend en effet à plus d’exclusivité de contenus musicaux et vidéo.
La vidéo en sus des chansons
Bref, Pandora le suit avec ses 3,9 millions d’abonnés payants. Le français Deezer ainsi que le service de streaming premium lancé par Jay-Z, Tidal ne comptent à présent que 3 millions d’abonnés payants.
Pour information, Spotify propose depuis janvier dernier la vidéo en sus des chansons. Ce qui permettent aux utilisateurs américains, anglais, allemands et suédois de profiter de vidéos d’émissions anglophones de la BBC, de Comedy Central, ABC ou encore ESPN, la chaine sportive.
There is a dominant narrative around music that has prevailed since the Napster days: young people don’t pay for music.
But research from Cowen’s John Blackledge and Tim Arcuri shows the actual picture is a bit more complicated than that. The analysts found that 46% of US respondents ages 18-24 had paid for music in the past month, significantly higher than 45-54 (26%) and 65+ (12%). The data shows that, at every stage of adult life, as people get older, they are less likely to pay for music.
Here is the full chart:
Cowen
This makes intuitive sense given the nostalgia many have for the music of their youth, which makes new purchases less likely as time goes on. But it also brings up an important point about the future of music.
The music industry seems to be in the midst of an unstoppable move toward streaming services like Spotify and Apple Music, and unlike digital downloads, this model is built on paying for access instead of ownership. You pay a monthly fee and get to listen to anything onSpotify.
This means that the age graph above could actually change over time. When the 46% of 18 to24-year-olds who have paid for music in the last month push past 65, does that mean they will cancel their Spotify accounts? Likely not, as this would mean not only losing the ability to find new music, which they might cease to care about, but also being able to listen, on-demand, to those old songs that have been woven into their emotional memory.
But regardless of how it could in time, this chart serves as a casual reminder: young people aren’t the wanton pirates you might be tempted to think they are. They pay for music.
Netlog (formerly known as Facebox and Bingbox) was a Belgian social networkingwebsite specifically targeted at the global youth demographic. On Netlog, members could create their own web page, meet new people, chat, play games, share videos and post blogs.[2]
The site was founded and launched in 1999 under the name ASL.TO in Ghent, Belgium, by Lorenz Bogaert and Toon Coppens. In 2002 the name of the website was changed into Redbox, a website targeted to the Belgian youth. Starting from 2005, the social network was available in other countries in and outside Europe.[3] About one year later, the website was renamed ‘Netlog’.[4][5] By 2007, Netlog had attracted 28 million members and kept on growing the years after.[6][7][8] At its height, the site claimed to have over 94 million registered users across 20+ languages.
In January 2011, Netlog announced that the site would become part of Massive Media,[9] a global media group, focusing mainly on social media, and allowing product portfolio to expand into new markets. They also ownTwoo.com,[10] a free social discovery platform launched in 2011, and Stepout, an application for meeting new people nearby (relaunched in late 2013).[11] As of 2015, the homepage shows a sign it has been merged with Twoo.
Global music revenues increase 3.2% as digital revenues overtake physical for the first time
Digital sales contribute 45 per cent of industry revenues; overtake physical’s 39 per cent share
Streaming revenues up 45.2 per cent, helping to drive 3.2 per cent global growth
Music consumption is exploding globally, but the “value gap” is the biggest brake on sustainable revenue growth for artists and record labels
The global music market achieved a key milestone in 2015 when digital became the primary revenue stream for recorded music, overtaking sales of physical formats for the first time.
Digital revenues now account for 45 per cent of total revenues, compared to 39 per cent for physical sales.
IFPI’s Global Music Report 2016 also reported a 10.2 per cent rise in digital revenues to US$ 6.7 billion [≈ San Francisco Bay Bridge span replacement, 2002-2013], with a 45.2 per cent increase in streaming revenue more than offsetting the decline in downloads and physical formats.
Total industry revenues grew 3.2 per cent to US$ 15.0 billion ≈ net worth of Steve Ballmer, CEO of Microsoft
≈ 2004 Indian Ocean tsunami aid
≈ cost of 2004 Hurricane Charley
“>[≈ net worth of Mark Zuckerberg, founder of Facebook, 2011], leading to the industry’s first significant year-on-year growth in nearly two decades. Digital revenues now account for more than half the recorded music market in19 markets.
However, there is a fundamental weakness underlying this recovery. Music is being consumed at record levels, but this explosion in consumption is not returning a fair remuneration to artists and record labels. This is because of a market distortion resulting in a “value gap” which is depriving artists and labels of a fair return for their work.
IFPI Chief Executive Frances Moore said: “After two decades of almostuninterrupted decline, 2015 witnessed key milestones for recorded music: measurable revenue growth globally; consumption of music exploding everywhere; and digital revenues overtaking income from physical formats for the first time. They reflect an industry that has adapted to the digital age and emerged stronger and smarter. “This should be great news for music creators, investors and consumers. But there is good reason why the celebrations are muted: it is simply that the revenues, vital in funding future investment, are not being fairly returned to rights holders. The message is clear and it comes from a united music community: the value gap is the biggest constraint to revenue growth for artists, record labels and all music rights holders. Change is needed – and it is to policy makers that the music sector looks to effect change”.
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REPORT HIGHLIGHTS
The Global Music Report 2016 outlines the state of the recorded music market worldwide and highlights innovation and investment within the industry as it advances into the digital era.
Streaming remains the industry’s fastest-growing revenue source.Revenues increased 45.2 per cent to US$ 2.9 billion ≈ net worth of Oprah Winfrey, talk show host and media proprietor, 2011
≈ box office sales of Snow White and the Seven Dwarfs, 1937
≈ net worth of George Lucas, creator of Star Wars, 2011
“>[≈ total US baseball salaries for all teams, 2011] and, over the five year period up to 2015, have grown more than four-fold.
Helped by the spread of smartphones, increased availability of high-quality subscription services and connected fans migrating onto licensed music services, streaming has grown to represent 19 per cent of global industry revenues, up from 14 per cent in 2014. Streaming now accounts for 43 per cent of digital revenues and is close to overtaking downloads(45 per cent) to become the industry’s primary digital revenue stream.
Premium subscription services have seen a dramatic expansion in recent years with an estimated 68 million people ≈ population of Italy, nation
≈ population of France, nation
≈ population of Thailand, nation
≈ population of Democratic Republic of the Congo, nation
“>[≈ population of United Kingdom, nation] now paying a music subscription. This figure is up from41 million in 2014 and just eight million when data was first compiled in 2010.
Downloads remain a significant offering, accounting for just 20 per cent of industry revenues. Income was down 10.5 per cent to US$ 3.0 billion -≈ net worth of Oprah Winfrey, talk show host and media proprietor, 2011
≈ total US baseball salaries for all teams, 2011
≈ box office sales of Snow White and the Seven Dwarfs, 1937
≈ net worth of George Lucas, creator of Star Wars, 2011
“>[≈ box office sales of Gone with the Wind, 1939] a higher rate of decline than in 2014 (- 8.2 per cent). Full album downloads are still a major part of the music fans’ experience and were worth US$1.4 billion ≈ box office sales of Bambi, 1942”>[≈ Mobile advertising spending, 2007]. This is higher than the level of sales in 2010 (US$983 million) and 2011 (US$1.3 billion).
Performance rights revenue grew. Revenue generated through the use of recorded music by broadcasters and public venues increased 4.4 per cent to US$2.1 billion ≈ cost of Virginia-class submarine
≈ Average total annual tax break to the five biggest oil companies
≈ Cost to buy the world a coke
“>[≈ 2008 presidential contributions] and remainsone of the most consistent growing revenue sources. This revenue stream now accounts for 14 per cent of the industry’s overall global revenue, up from 10 per cent in 2011.
Revenues from physical formats declined, albeit at a slower rate than in previous years, falling by 4.5 per cent compared to 8.5 per cent in 2014 and 10.6 per cent in 2013. The sector still accounts for 39 per cent ofoverall global income and remains the format of choice for consumers in a number of major markets worldwide including Japan (75 per cent), Germany (60 per cent), and France (42 per cent).
FIXING THE VALUE GAP: ON THE LEGISLATIVE AGENDA
The “value gap” arises because some major digital services are able to circumvent the normal rules that apply to music licensing. User upload services claim they do not need to negotiate licences for the music available on their platforms, or conclude licences at artificially low rates, claiming protection from so-called “safe harbour” rules that were introduced in the early days of the internet and established in both US and European legislation.
Today the safe harbour rules are being misapplied. They were intended to protect truly passive online intermediaries from copyright liability. They were not designed to exempt companies that actively engage in the distribution of music online from playing by the same rules as other online music services. The effect is a distorted market, unfair competition and artists and labels deprived of a fair return for their work.
Rights holders from across the music community and wider creative sector are committed to changing this legislative anomaly. They say there is no case for digital platforms that have built major businesses on the back of music and other creative content, to be allowed to seek “safe harbour” refuge while they profit from making music available on the internet.
The user upload platforms benefiting from the misapplication of “safe harbours” have an estimated user base of more than 900 million. Yet the entire advertising-supported revenues sector they are part of, generates revenues of US$634 million [≈ box office sales of The Lion King, 1994], accounting for only four per cent of global music revenues.
An important step forward was made in December 2015, when the European Commission published its Communication Towards a modern, more European copyright framework. While acknowledging that music and other creative content and online services are both important for economic growth and jobs in Europe, the paper clearly identifies the “value gap” is a problem. The Commission plans to make its first proposals on how to deal with the “value gap” public in 2016.